"Je suis le vent (...). Je suis la montagne. Le ciel. Les nuages. Je suis chaque caillou sur ce domaine, chaque mouvement d'air"

Immense coup de cœur pour ce « Court toujours » qui ouvre la collection à la fantasy. La fragile paix entre les Sylphes et les humains est compromise (peut-on parler de paix quand les 1ers dominent les seconds par la peur ?) : le royaume des Sylphes, des êtres magiques constitués de vent, est affaibli, les humains l’ont compris et s’installent de plus en plus loin sur les terres interdites, se font menaçants. Les Sylphes ont besoin des humains pour procréer ; à la naissance les enfants sont mi-humains mi-sylphes, jusqu’à ce qu’ils deviennent adultes. Le moment venu, ils se rendent au sanctuaire où les harpies leur font boire un breuvage qui leur enlève leur part d’humanité, ils deviennent des Sylphes à part entière et accèdent à l’immortalité. C’est ce qui attend Galerne, le fils de la reine Albe, mais il sera initié plus jeune que prévu et contre son gré, dernier espoir de sa mère pour redonner au peuple du vent sa splendeur. Mais Galerne ne veut ni devenir roi, ni renoncer à son humanité d’autant plus que du haut de ses presque 15 ans, il est amoureux d’une humaine qui l’aime en retour. Ils envisagent de fuir ensemble mais rien ne se passera comme prévu évidemment…

Un texte magnifique, qui interroge la liberté, le choix, le pouvoir et l’absurdité de la guerre, le tout dans une langue superbe : le vent se décline sous toutes ses formes, les éléments sont partout. Le texte est rythmé, tendu et la tragédie inéluctable. En si peu de pages, l’auteur parvient à créer un univers original, poétique (la fin est particulièrement réussie), un Roméo et Juliette revisité sur le mode fantasy. S’il y a un espoir ici, il repose sur la jeunesse, une génération peut-être plus sage que la précédente, encore faut-il qu’on lui fasse confiance, qu’on ne lui coupe pas les ailes en plein vol… Un grand « Court toujours » à la couverture superbe. 

Fabienne

 

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